Par un incroyable concours de circonstance je me suis retrouvé avec ma compagne à travailler au Fiji pour les 6 prochains mois dans un resort au sud de l’île de Taveuni. Après trois semaines d’activité les propriétaires du resort partaient en vacances pour deux semaines ce qui nous donnait un peu de temps pour découvrir les perles des mers du sud

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Pour être honnête, quand nous avons reçu notre contrat nous ne savions rien des Fidji; les trois semaines à travailler sur Taveuni ce sont faites la tête dans le guidon, nous laissant juste le temps d’explorer les fonds marins (étant instructeur de plongée sous-marine au Fiji) et de découvrir la cérémonie du Kava. Je parle extensivement de la plongée sous-marine sur mon site internet que je vous laisse découvrir. La cérémonie du Kava était réservée aux chefs des villages et s’est popularisée ces 40 dernières années au point de devenir une coutume chez les Fidjiens. Le kava est une poudre obtenue d’une racine, que l’on mélange à de l’eau dans un bol commun. Il ne s’agit pas vraiment d’un alcool mais plutôt d’une drogue douce qui rend la bouche insensible aux premières gorgées puis le reste du corps. Normalement la cérémonie est dirigée par le bras droit du chef qui doit veiller à ne pas endormir trop vite son chef, tant que ce dernier reste personne ne peut parler. On communique alors par des claquements de mains. Un applaudissement quand on reçoit le bol, deux quand quelqu’un finit son bol. De nos jours le cérémonial a presque disparu si ce n’est pour le bol qui est partagé par tous.

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Laché sur la route de Taveuni, nous n’avions qu’un petit budget pour explorer les 330 îles de l’archipel. Mission impossible qui nous obligea à nous concentrer sur les deux plus grandes Vanua Levu et Viti Levu. Nous gardions l’exploration de Taveuni pour nos jours de congés hors du resort. Nous allions découvrir deux choses. Bien que n’ayant pas le niveau de vie d’un pays industrialisé les Fidji sont particulièrement chers, même pour la basse saison. Cela allait limiter drastiquement nos activités.

La seconde découverte fût la générosité et le désintéressement des fijiens. A peine sur la route nous fûmes invités à passer nos premières nuits chez notre capitaine Pat. Nous rencontrons alors ses amis qui firent l’effort de parler anglais et de nous initier au Taki. Comme pour le kava, ils partagent la bière dans un verre commun qu’ils rincent entre chaque personne. Quand l’hôte dit Taki, son ami lui sert un verre depuis une bouteille « Long Neck », puis à tous les autres convives et termine par lui-même. L’hôte est alors chargé de ne pas saouler trop vite ses compagnons.

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Après deux nuits chez notre Capitaine Patric, nous prenons le ferry local pour Vanua Levi depuis le Korean Wharf. Après deux heures de bateaux nous enchainons avec une heure et demi de bus bondé pour arriver à Savusavu. Notre guide Lonely Planet que nous avions pris à l’hôtel est hors d’âge et ses informations probablement obsolètes. Cependant à Savusavu, cela ne semble pas faire grande différence. La ville, décrite comme la capitale des expat à la recherche d’un coin tranquille, ne semble pas très vivante.

A la recherche d’un hostel on se rend vite compte que le choix est restreint, les prix élevé ont cependant peu augmenté et la ville nous semble moribonde sous le vent et le pluie qui battent depuis quelques jours. L’attraction de la ville sont, selon le Lonely Planet édition 2009, ses sources chaudes. Kate et moi pensions pouvoir nous relaxer dans des bassins d’eau bouillante.

Quand nous découvrons les trois petits bassins littéralement bouillant, nous sourions en admirant un groupe d’enfant cuisant un fruit à pain engouffré dans des chiffons… On nous informe que des bassins existent au centre de santé et que le médecin y habitant ouvre ses portes de temps en temps aux voyageurs… L’idée ne nous enchante guère et nous préférons aller plonger avec un des club local.

Ce ne fût pas une sortie agréable. Nous discutons avec les locaux, quelques touristes et même un responsable de l’office de tourisme et apprenons qu’à part passer une semaine dans des resort paradisiaque mais hors de prix, les activités sur l’île sont restreintes…Nous décidons donc d’abréger notre temps à Vanua Levu et de prendre un ferry de nuit pour Viti Levu et sa capitale Savu. Je raconterai la traversée et nos explorations dans un prochain post.